Charal 1

Au terme d’une course toute en maîtrise, Jérémie Beyou et Franck Cammas ont coupé la ligne d’arrivée des 48 Heures du Défi Azimut- Lorient Agglomération  à 6h16 ce samedi dans les dernières heures d’une nuit noire.

Les deux co-skippers de Charal s’imposent après 1 jour 17 heures et 46 minutes de course sur le parcours Atlantique d’environ 600 milles, alternant toutes les allures dans des conditions de vent et de mer contrastées, marquées par le passage de nombreux grains. 

Cette victoire consacre l’alchimie de deux marins en quête permanente de performance pour tirer le meilleur de leur formidable machine. Il ne leur fallait pas démériter face à des adversaires incisifs et offensifs qui ne leur ont pas laissé la partie facile, à commencer par les duos de Macif Santé Prévoyance (Dalin-Bidégorry) et de For the Planet (Goodchild-Ruyant). 

Sauf retournement de situation, ces deux équipages sont attendus pour prendre les autres places du podium, alors que le vent s’est écoulé sur le plan d’eau en approche de Lorient. La journée s’annonce longue et laborieuse pour les poursuivants des deux vainqueurs des 48 Heures Azimut, qui n’ont pas fait mentir leur  niveau d’exigence, alors que la menace plane, au petit jour, de voir la flotte s'étirer pour donner lieu à de grands écarts.

 

Les réactions au ponton

Miscellanées des impressions des deux co-skippers de Charal à l’arrivée au ponton de Lorient La Base. Après une course qu’ils qualifient « instable et intense »,  Jérémie Beyou et Franck Cammas ne cachent pas leur satisfaction de décrocher une victoire acquise de haute lutte tout au long d’un sprint hauturier très rythmé qui a révélé la bonne cohésion d’un binôme performant.

La course 
Jérémie Beyou : « Sportivement d’abord, c’était bien complet. On a pris un bon départ, et un bon paquet d’algues aussi, on a dû remonter le foil. Quand on a retraversé la flotte au près, c’était bien. Au portant, c’était pas mal. On fait quelques petites erreurs. Mais à chaque fois qu’on s’est retrouvé un petit peu derrière, on a réussi à revenir. Il y a un gros, gros niveau. Quand tu gagnes des courses aussi intenses, c’est pas mal. Psychologiquement, ça fait du bien. Cela fait quelque temps, que je l’attendais. Et surtout avec Franck, qui était bizuth du Défi Azimut. 

C’est ma deuxième victoire sur cette course que j’aime bien, et qui me le rend bien. 

On a pris un grain sur la dernière marque avant la remontée, on a dû rouler en catastrophe, les autres sont vraiment revenus à nos fesses. Cette manœuvre là, elle n’était pas facile. Tu ressors de là rincé.  On était contents qu’il reste 200 milles de près jusqu’à l’arrivée. »

Franck Cammas : «  Tout a été assez compliqué. La mer était assez cassante. C’était très instable. Hier après-midi, on s’est encore pris un grain à 40 nœuds, alors qu’on ne s’y attendait pas. L’Azimut, c’est très complet avec un parcours qui alterne toutes les allures. C’est rassurant de terminer devant. Cela veut dire qu’en termes de vitesse, on n’est pas la rue. On n’a pas fait un très bon bord de reaching, mais sur tous les autres bords, on était carrément bien, notamment au près à la fin, avec MACIF qui essayait de s’accrocher et qu’on a fini par distancer. Tactiquement, on n’a pas fait  trop de bêtises. » 

Le binôme
Jérémie  : « On est encore un jeune couple, mais ça va de mieux en mieux. Stratégiquement, on est  à la page tous les deux. On est toujours d’accord sur ce qu’on doit faire. J’ai l’impression que chacun arrive à apporter ce qu’il ressent, et c’est bien utilisé. »

Franck : « On est sur la même longueur d’ondes facilement. L’un comme l’autre,  on a été éduqués à Port-La-Forêt, et on réfléchit de la même façon. On est formaté pour ça. »

La Transat Jacques Vabre
Franck  : « Ce n’est pas la même course. Cela va être très long, avec des longues journées au portant dans les alizés, en tout cas  je l’espère. On va voir d’autres bateaux sortir du lot, mais j’espère que nous seront ceux qui sortiront du lot. Il y a moyen, on a quand même bien progressé cette année. »`

Un dernier mot
Jérémie  :
«  Une petite pensée  pour Nico Troussel. C’est sûr que le bord de reaching était quand même bien violent. Il y avait moyen de casser un paquet de trucs. Déçu que cela retombe sur lui. »