2309023AZM 2JML765bd

Toute la flotte des 48 Heures Azimut est de retour à bon port à Lorient. Retour sur les points marquants de ces arrivées qui se sont étirées jusqu’au milieu de nuit…

Il était 3h01 quand HUMAN Immobilier (Cornic-Luro) a fermé la ligne des 48 Heures Azimut, en 30e position après 2 jours 14 heures et 31 minutes de course. La régate a été aussi longue que la nuit a été courte pour la petite dizaine d’équipages, engagés à bord d’un bateau à dérives, qui ont affalé les voiles à tour de rôle après le dernier foiler, Biotherm (Meilhat-Lobato), 20é. Ce dernier qui déplorait la casse de son bout-dehors, terminait en début de soirée plus de 12 heures après le vainqueur Charal (Beyou-Cammas). Une avarie cumulée à un passage à niveau météorologique, c’est la double peine pour le double mixte qui pointait pourtant dans le top ten au cœur des 48 Heures.

Bataille à tous les étages 

Dans les rangs distendus de la flotte, les retardataires payent cher la note aux petits airs qui les ont ralentis hier dans l’ultime bord pour remonter vers Lorient, étirant la flotte transgénérationnelle au fil des heures. Rappelons que les retards affichés face aux leaders ne représentent en rien l’intensité du match qui a battu son plein à tous les étages jusqu’au bout de la ligne. En témoignent les 15 minuscules secondes qui séparent à l’arrivée, hier vers 17h30, Maître CoQ V (Bestaven-Pulvé) de La Mie Câline (Boissières-Véniard). En 16e position, ce-dernier est lui-même suivi comme son ombre par Bureau Vallée (Beaudart-Commagnac). Trois bateaux en une minute sur la ligne, le rythme des arrivées s’est en effet considérablement accéléré, une fois le vent revenu sur le plan d’eau, pour départager ces équipages au coude-à-coude sur le dernier tronçon des 600 milles du parcours complet et complexe au menu de ce Défi 2023.

Au-delà de ces chiffres, émergent aussi des performances confirmant la vitalité de la classe IMOCA, avec l’arrivée de nouveaux visages, qui ne tardent pas à faire parler d’eux. Saluons notamment Violette Dorange (DeVenir), qui disputait sa toute première course dans la cour des bateaux du Vendée Globe. Associée à Damien Guillou, un marin aussi discret que compétent, la benjamine de 22 ans signe un joli coup d’éclat en hissant son bateau, le célèbre Hubert de Jean Le Cam, en 13è position. Elle l’emporte pour 5 minutes face au duo de Monnoyeur - Duo for a job (Ferré-Le Roy).  

Les dérives font de la résistance

Ces deux premiers bateaux à dérives, au contact une bonne partie de la course, sont parvenus à tenir en respect une jolie clique de sept foilers, qui ont pourtant la faculté de passer la surmultipliée dans du vent soutenu au portant. Preuve s’il en est qu’en dépit du poids de l’âge, ces bateaux d'ancienne génération tirent pleinement profit de leur légèreté et simplicité pour resiter face aux derniers nés des foilers sur des parcours sous tous les allures, servis par des conditions variées. Dans ce camp, notons aussi les belles courses de Lazare (Le Turquais-De Navacelle) et Oliver Heer Ocean Racing (Heer-Palimieri), qui ont animé le début de cette régate en haute mer. Bien menés, ces bateaux dérives n’ont visiblement pas fini de jouer les trouble-fête dans les rangs de la flotte étoffée des IMOCA, qui se densifie autant qu'elle s’homogénéise vers le haut au fil des courses.