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Dans le coup tout du long, le duo de Paprec Arkéa termine en 4è position les 48 Heures Azimut avec la satisfaction d’avoir progressé dans l’utilisation de ce nouveau plan Koch-Finot Conq, bonnes sensations à la clé.

Interview au ponton de Yoann Richomme et Yann Eliès, qui forment incontestablement un binôme pertinent et percutant, surtout si la brise au portant s’en mêle… 

Premières impressions 

Yoann Richomme : « On finit dans le top 5, ce qui était notre objectif. On termine juste derrière le trio de tête qu’on a eu un petit de mal à rattraper, parce qu’on a eu un peu de retard au début. On a vu  les belles performances du bateau dans la mer formée. On a plutôt trouvé  ce qu’on est venu chercher. 

La mer était un peu cassante, dans plusieurs directions avec de beaux creux, avec des passages de grains, qui distribuaient un peu les risées et les bascules. Ce n’était pas évident à gérer, dans des conditions normales dans le golfe de Gascogne à cette saison. Cela commençait à être un peu violent, mais c’est ce qu’il nous fallait comme test avant la Transat Jacques Vabre. Et  pour nous rassurer un peu quant aux critères de design du bateau, très orienté pour le portant dans la mer formée. On sait qu’il est capable de tenir ces objectifs. »

Yann Eliès : «  On attendait ça depuis la mise à l’eau du bateau. Avoir une journée dans du vent et de la mer pour vraiment savoir ce que le bateau a dans le ventre. Et il répond à 100% au cahier des charges. On a vraiment hâte de basculer dans la Transat Jacques Vabre. »

 

Le bateau

Yoann : « Des bateaux neufs et leaders de la flotte, on est peut-être celui qui a le plus de mal dans la phase de décollage au près, entre 14 et 18 nœuds de vent. Pendant la course, on a un peu comblé ce déficit. C’est dur de tenir le rythme des ceux de devant avec ce design-là. Mais dès que cela dépasse 18-20 nœuds de vent, on est vraiment dans notre domaine, et peu importe les allures. Ces bateaux sont des partis pris. Ils ne sont pas performants dans toutes les gammes de vent. On sait où orienter le jeu. C’est un bateau agréable et safe. Il ne fait pas de décélérations brutales. C’est super plaisant malgré le fait que c’est super dur. Au reaching, il y a des moments où on était à près de 30 nœuds de moyenne. Là, il faut s’accrocher, parce qu’on peut vite se faire éjecter de son siège. » 

Yann : « C’était assez jouissif. Certes, quand on sort de là, on est un peu cassés, mâchouillés. Mais quand on arrive à tirer sur le bateau et à le faire marcher correctement, c’est magique. Chapeau à Antoine Koch (un des architectes naval, ndlr) et à toute son équipe. Au-delà, ces bateaux font mal. Tu peux vraiment blesser très facilement. C’est plus dans les impacts verticaux. Il faut être hyper gainé et attentif tout le temps. » 

 

La suite 

Yann : « Au niveau du binôme, on s’est un peu mieux réparti les rôles, notamment sur la stratégie et la météo, cela a bien fonctionné. Sur les réglages du bateau, on commence aussi à être bien raccord. On progresse. Tout cela est très positif. On peut dire qu’on s’est donné les moyens d’être prêts (...) On a des pistes pour progresser dans nos points faibles, comment atteindre des gros, gros gains dans l’utilisation du pilote automatique, dans les régales de l’électronique. Il faut qu’on arrive à dégager du temps, parce que je suis sûr qu’il y des nœuds qui se perdent qu’on peut facilement rattraper. » 

Yoann : « La job list, elle n’est peut-être pas complète, mais il n’y a pas dix lignes. On a eu des petits trucs assez classiques, des petites choses qui ont cassé en raison de la violence des chocs. Ce qui  qui nous rappelle aussi qu’il faut savoir bricoler et mettre le bateau, même si ce n’est pas à 100%,  en état de fonctionner le plus vite possible. »