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Des cataractes d’eau, des surfs, de la tactique pour finir… Les premiers arrivés au ponton racontent leur course sur les pontons de Lorient La Base ce matin.

Kevin Escoffier (PRB), 2ème  à Lorient  :

« Le Vendée Globe, c’est dans un an, donc dès qu’on peut naviguer, on y va et ce Défi était une belle opportunité. Nous avons modifié le bateau ces dernières semaines, remis de la quête dans le gréement et modifié l’incidence des foils et le bateau était plus facile au portant, il enfournait moins.

La différence au portant avec Charal c’est que leur aisance en vitesse leur permet de choisir leur trajectoire. Avec la même voile, tu peux naviguer soit très bas soit attaquer et ça rend les choses plus faciles. Au départ, il étaient sous toilés sur le premier bord mais loffent au dessus de tout le monde en étant très rapide et derrière, ils empannent avec la voile qui convient à l’angle de la descente vers le premier way point. C’était une bonne démonstration. Leur bateau est bien et ils savent très bien le mener ce qui reste essentiel. Ils confirment la justesse de leur choix d’avoir mis à l’eau très tôt. Ils vont débarquer à la Transat Jacques Vabre en grands grands favoris. Mais on sera outsiders ! 

On termine deuxième des runs, deuxième des 48 heures,  et vu le plateau derrière, c’est bien d’autant que tout le monde était au taquet »

 

 

Pascal Bidégorry : (11th Hour), troisième à Lorient

« C’était super, très fun ! Charlie a pris du plaisir. C’était une belle surprise d’aller aussi vite au portant. On a poussé très fort . Pendant que tu es à fond, tu sens que Charal gère ! On les imagine plus cool à bord, en train de se faire un petit café, quand toi t’es sous l’eau on en plaisante ! Quand ils ont envie de te lâcher, ils remettent un peu de charbon ! Ce qui me surprend, c’est que les bateaux sont sous l’eau. C’est vraiment impressionnant.

Mais bon, à part Charal, on a quand même mis un caramel à tout le monde au reaching et au portant. J’ai même eu un message de félicitations de Christian Le Pape, c’est dire !

La vie à bord était assez sauvage. On a surtout rentré pas mal d’eau par une cale de foil qui fuyait fort. C’est en arrivant à la première bouée que je m’en suis rendu compte en descendant. Il y avait quand même pas mal d’eau dans la soute avant. C’est Charlie qui a eu la bonne idée. On a ouvert le capot de ballast avant et avec la vidange naturelle de l’écope*, on a vidé par dépression, sans avoir à pomper.

Le retour au près c’ était raide.  On avait 15 milles d’avance à la bouée PRB et on finit 7 ou 8 derrière ! C’est simple, le marchand de pierres, il marche 10° plus haut et 1 nœud plus vite au près »

 * Ecope de ballast : sorte de périscope qui sort sous la coque et que l’on place face à la marche pour remplir ou en sens inverse pour vider par dépression

 

 Roland Jourdain (Maître Coq IV) : 4ème  à Lorient

« On ne va pas bouder notre plaisir. On aurait bien signer pour cette quatrième place. Avant le départ, je disais qu’il y avait les moineaux et les albatros pour comparer les tailles de foils. Eh bien, on  fait premiers des moineaux !

Charal et 11th Hour était un cran au dessus. On a quand même bien bagarré contre PRB. Il y avait du match devant mais aussi derrière. Apicil nous a fait peur jusqu’au bout, ils ont vraiment fait une super course. »

 

 

Damien Seguin et Yoann Richomme (Apicil), 5ème à Lorient

« On s’est arraché toute la nuit après notre petite erreur stratégique d’hier soir.  Comme Armel ne laisse rien passer, il a fallu être sur les réglages toute la dernière partie pour sauver cette cinquième place. En fait, on avait poussé un peut trop le décalage après la bouée  et nous sommes tombés dans une molle beaucoup plus dure que prévue. En revanche on terminait avec le bon angle, c’est ce qui nous a sauvé, ça se joue à quelques minutes. On avait plutôt fait le break  sur le reste du parcours et ça aurait été dommage de perdre cette place de premier bateau à dérive !

La vitesse du bateau au portant ? Ce n’est pas une surprise.  On savait qu’on avait la bonne voile pour faire cette première partie du parcours. On  a tiré fort sans se mettre non plus dans le rouge. Chacun a pu se reposer, manger. Le choix des voiles est pour beaucoup dans notre performance. Les conditions  de mer faisaient peut être que les foilers n’exploitaient pas 100 % de leur potentiel et il y a eu pas mal d’erreur de choix de voiles sur d’autres bateaux.  Nous, n’avons jamais changé notre voile d’avant sur les 500 milles de portant, c’est quand même pas mal ! »

 

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire X), 6ème à Lorient :

« Le dernier tiers du parcours nous était plus favorable. C’était un beau finish, on est arrivé à revenir mais pas assez  et la place du premier bateau à dérive revient à Damien et Yoann sur Apicil.

Au départ, on avait pris le pari du grand gennaker et il fallait changer ensuite pour loffer sous le vent de Groix. C’était quand même sympa de bien partir car on savait après que contre les foilers, ce serait dur ! »

 

 Samantha Davies et Paul Meilhat (Initiatives cœur), 7ème à Lorient :

« C’était fun ! On a fait quasiment 500 milles en 24 heures. Lorsqu’on s’est retrouvé au près, on avait vraiment l’impression d’être arrêtés ! La fin de course a été une grosse bagarre. Elle se terminait par un bord de 200 milles face au vent et on était au milieu de bateaux à dérives, qu’il aurait fallu du doubler avant...  Jusqu’à la fin, on y a cru mais au final Apicil et Banque Popualire passent devant. C’était en tous cas super d’avoir de la bagarre jusqu’au bout, c’est ça qu’on vient chercher sur ce Défi Azimut.

Charal va très vite, ce n’est pas une surprise. On a changé pas mal de voiles pour essayer des configurations et la perte à la manœuvre est tellement importante sur des parcours assez réduits que ça se ressent au final. Mais par rapport aux bateaux autour de nous, on avait une bonne vitesse donc c’est rassurant.

C’était musclé car il y avait du vent soutenu mais pas trop ce qui permet de naviguer pied au plancher. Si le vent avait été plus fort, il aurait fallu ralentir pour préserver le matériel. Là , pas du tout, et c’est rassurant de voir que le bateau tient quand on est à 100 % du potentiel. Ça veut dire que l’équipe a bien bossé ! »