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Les chronos sont prêts et les marins aussi ! A quelques heures des premiers runs qui débutent à 15h30 au large de Lorient,  impressions et ambitions des skippers et co-skippers croisés à Lorient La Base

 

 

Sébastien Simon (Arkéa Paprec) : "Les conditions vent soutenu/mer plate sont idéales pour les runs. On a beaucoup de chance, avec le soleil en plus ! J’espère en apprendre beaucoup car on fait évoluer le bateau de jour en jour. On voit bien que Charal commence juste à sortir la tête de l’eau et que le temps d’optimisation est long. Mais j'ai confiance dans le potentiel d’Arkéa Paprec et le but est de progresser de jour en jour.  Notre carène est hyper tendue donc dans des conditions de mer plate, c’est redoutable. Par contre, dès qu’il y a du clapot, il faut vraiment qu’on s’appuie sur le foil pour décoller l’étrave et éviter de planter.  On a une arme redoutable mais le foil est essentiel. Par rapport à PRB sur lequel j’ai navigué, ce n’est pas très différent dans les petits airs ou le VMG. Mais au reaching dans la brise, le gain est énorme. Je le chiffre à environ 10%. Il suffit qu’on ait les bonnes conditions et le trou peut se créer. On espère un beau résultat sur cet Azimut."

 

Paul Meilhat (Initiatives Cœur) : « C’est mon septième Défi Azimut. J’en avais fait deux sur Macif avec François (Gabart), quatre sur SMA et maintenant avec Sam sur Initiatives Coeur. Finalement, toujours le même plan VPLP Verdier ou son sister-ship , c’est amusant !

Les grands foils changent la façon  de naviguer et donnent un bon coup de pied aux fesses. On parlait de 20% d’écart entre mon ancien bateau à dérives (devenu Banque Populaire X) et les foilers 2015. Là, on a repris encore 20%. A certaines allures, j’étais content quand j’atteignais les 20 nœuds, et là, on va à plus de 30 nœuds régulièrement. C’est cool mais il faut beaucoup de vigilance. Ça va plus vite, donc les pépins peuvent arriver plus vite.

Mais nous avons la la chance d’avoir un bateau fiabilisé, les systèmes fonctionnent et on fait partie de ceux qui ont le plus navigué. Donc, nous sommes là pour un résultat ! »

 

 

Giancarlo Pedote (Prysmian Group) : « D’un point de vue intellectuel, on ne s’en rend pas forcément compte parce qu’on vit dans l’instant, mais le bouleversement est extraordinaire. Le passage de l’archimédien au foil est un moment historique. Après, ça ne fera sans doute que progresser, mais le changement, c’est maintenant !

L’Azimut va permettre de nous caler avec Anthony (Marchand) et de faire un debrief. L’objectif, c’est d’amener le bateau proche des vitesses cibles, de bien naviguer. Nous sommes ensemble dans une phase d’apprentissage. Les nouveaux foilers vont très vite mais ils n’ont sans doute pas tout cassé ce qu’ils avaient à casser. C’est difficile de se situer. Notre point fort, c’est la fiabilité. On sait qu’ils vont très vite et on pourra mettre des chiffres sur des impressions à l’issu du Défi »

 

 

Alan Roura (La Fabrique) : « C’est rare de se retrouver aussi nombreux à ce niveau. Le match va être intéressant. C’est pas forcément le plus récent qui gagnera. Sur les runs, ils iront plus vite mais sur les 48 heures, ce sont les plus pointus, les plus soigneux sur leur tracé qui l’emporteront, et il y aura beaucoup de manœuvres.

Nous avons droit à quatre runs sur la journée, il va falloir trouver les bons créneaux car le vent est très « rafaleux » cet après-midi. L’objectif, c’est de se faire plaisir avec les partenaires et de faire un joli show mais avec tout ce monde sur l’eau, c’est toujours stressant pour les skippers »

 

 

Maxime Sorel, Guillaume Le Brec  ( V and B Mayenne) :  « On prévoit de faire au moins 3 runs cet après-midi. On va se roder, ça va être top ! Nous avons  finalement peu navigué ensemble et le Défi Azimut va nous permettre de trouver la bonne configuration. V and B est un bon bateau à dérive et l’objectif est de faire un podium dans cette catégorie où le référent reste Banque Populaire X (qui sera absent des runs cet après-midi NDLR). Il faut comparer ce qui est comparable. 25 nœuds de moyenne pour les nouveaux foilers, ce n’est même plus une question quand nous plafonnons autour des 20… Mais rien n’est jamais acquis. Sur la Bermudes 1000 Race, j’ai pu en mettre en mettre trois dans le tableau arrière, nous sommes des compétiteurs et on part le couteau entre les dents »

 

 

Davy Beaudart (Bureau Vallée II) : « Nous avons pu installer le réglage d’incidence des foils au printemps sans que ça coûte trop cher car nous avons pu conserver les mêmes puits de foils. C’est un plus à beaucoup d’allures. On ne gagne pas 5 nœuds de vitesse, mais le bateau est plus aérien et ça repousse le moment où on est en butée. Ça va être très intéressant de se comparer aux nouveaux plans, même s’ils ont peu navigué. Le Défi donnera de bons points de repère car les conditions seront faciles et ils pourront s’exprimer. A priori, j’ai l’impression que les nouveaux IMOCA ont été typés pour certaines allures et je crois que les bateaux qui gagnent les longues courses restent les plus polyvalents. Après, vue la taille des foils, ça pousse beaucoup plus fort ; Mais attention aux mâts, ça reste le fusible monotype et il ne faut pas trop pousser certains leviers. »