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Dans le cadre de la conférence « Bateau connecté » Jean-François Cuzon, fondateur de Pixel sur Mer, était intervenant.

Fondée en 2008, Pixel sur Mer est une entreprise lorientaise innovante axée sur l’apport de performance et de sécurité via des outils électroniques embarqués.

 

Quels sont les principaux champs d’application de la data au sein d’un team de course au large ?

 "Les domaines sont multiples mais principalement axés autour de la performance et de la sécurité. Un team souhaite tout d’abord que le bateau finisse la course, il faut donc assurer la sécurité du bateau et de son skipper. Ils veulent aussi performer pour obtenir les meilleurs résultats. La data va servir à différents niveaux de toute la chaîne entre le bateau et la terre. On commence à la générer à bord et avec de nombreux systèmes de capteurs, on va pouvoir réaliser jusqu’à 500 mesures à bord sur certains bateaux comme les Ultims. On va capter une grande quantité de données qu’il va falloir traiter et synthétiser pour qu’elle puisse être exploitée par le skipper. Les données captées en lien avec la sécurité du bateau vont notamment permettre de pouvoir analyser le niveau de charge de certains équipements et en cas de besoin générer une alerte pour signaler au skipper la nécessité de libérer la puissance du bateau et préserver les équipements. On va également générer des alertes dans le cas où des envahissements d’eau seraient détectés, et analyser en continu les performances et éventuelles défaillances énergétiques. Les capteurs ont aussi évidemment vocation à analyser et optimiser les réglages des bateaux qui sont de plus en plus complexes pour obtenir la meilleure vitesse."

 

On a aujourd’hui une disponibilité de la donnée jamais atteinte, comment s’organise la traduction et l’utilisation à terre et à bord ?

"Pour pouvoir exploiter toute cette masse de données brutes, il faut l’organiser, la traiter et la synthétiser. Par transmission satellite les équipes à terre opèrent une analyse continue du comportement du bateau et conseillent le skipper sur les décisions à prendre pour optimiser ou préserver le bateau. Dans les phases hors course on a alors une réelle interaction entre les équipes à terre et à bord qui échangent en continu et travaillent au développement du bateau."

 

Les innovations liées à la data et au bateau connecté continuent leur progrès, qu’est-ce qu’on pourrait imaginer dans le futur ?   

"Ces 20 dernières années, le changement a été énorme. L’explosion de la data a largement participé à révolutionner les bateaux de course. On est arrivé à un stade jamais atteint et il y a encore beaucoup de perspectives. On est passé sur des bateaux beaucoup plus intelligents. Avec des pilotes automatiques extrêmement aboutis qui permettent aux skippers, de ne consacrer qu' 1% du temps à barrer le bateau sur des tours du monde en solo. On a aussi aujourd’hui sur certains bateaux volants des contrôleurs de vol pour optimiser les performances et anticiper les crashs. On est au début d’une phase d’automatisation pour accompagner le skipper qui est de plus en plus sollicité à bord et qui évolue dans un environnement très sévère. On a des systèmes intelligents qui se rapprochent de la réflexion d’un humain pour accompagner le skipper en continu. Demain, on aura des outils de simulation beaucoup plus aboutis et on peut aussi imaginer évoluer et se perfectionner grâce à la technologie du Jumeau Numérique."