Guillaume Evrard

En binôme avec Jacques Caraës pour assurer la direction de course, Guillaume Evrard fait le point sur les 20 premières des 48 heures Azimut.

« On savait que ça irait vite, mais force est de constater que la flotte navigue plus rapidement que les routages. Charal est en approche de la deuxième marque où il devrait avoir deux heures d’avance sur le tableau de marche initial. La moyenne depuis le départ dépasse 21 nœuds. En fait, le vent qui devait tourner Sud-Est est resté à un angle très favorable sur le second bord permettant de tenir cette cadence très élevée. Charal est un cran au dessus mais on voit que tous les bateaux vont vite. La performance de Charlie Enright et Pascal Bidégorry pour leur première course en IMOCA est spectaculaire, même s‘ ils ne sont pas des débutants. Avec le nouveau PRB, il s’agit des « anciens bateaux » les plus affutés et ce n’est pas si surprenant de les trouver sur le podium.

"Ce qui est très positif, c’est que malgré les conditions certainement très fatigantes (on a une petite pensée pour les media men qui ont du passer une dure nuit !), chacun tient la cadence avec quelques très belles perfs comme celle d’Apicil, premier des bateaux à dérives. Beaucoup s’interrogent sur la position d’Arkea Paprec. Nous n’avons eu aucun message d’avarie. Je pense qu’ils ont été obligés de loffer sur la route sur le premier bord et que leur recalage a été compliqué. Ils conservent depuis le passage de la première marque la position qui est la leur.

A la mi-journée après un recalage, Charal va enrouler la seconde marque. Les derniers 200 derniers milles vont être passionnants : le vent devrait tourner au Sud en mollissant. Les bateaux à dérives vont essayer de faire la route presque directe vers Lorient mais pour les foilers, la tentation sera de tirer la barre pour accélérer. La polaire théorique les fait viser la mer d’Iroise pour obliquer vers la fin du parcours sur Lorient mais il leur faudra aussi contrôler la flotte. On peut en tous cas s’attendre à un jeu tactique beaucoup plus ouvert et instructif sur les performances de chacun dans une autre gamme de conditions.

Les ETA laissent imaginer les premiers demain matin aux alentours de 8 heures sur la ligne.

Allez savoir dans quel ordre car rien n’est fait dans cette course : les 6 milles qui séparent Charal  de 11th Hour représentent un quart d’heure d’écart à la vitesse où marchent les leaders. La fatigue va commencer à se faire sentir et la moindre erreur peut vite bouleverser la hiérarchie établie."