Défi Azimut Lorient Agglomération 2022

On ne change pas les bonnes habitudes. Ce mercredi, c’est avec les traditionnels et incontournables runs que débute cette 12e édition du Défi Azimut-Lorient Agglomération. Sur les rangs, les 28 bateaux, skippers, équipiers et invités sont tous prêts à assurer le spectacle sur un parcours d’1 mille nautique mouillé dans les courreaux de Groix.

Si les conditions du jour - un petit flux d’ouest de 8 à 13 nœuds sous la grisaille - ne semblent pas les plus favorables à la vitesse, tous les marins réunis en grand briefing ce matin, se préparaient néanmoins à pleinement jouer le jeu de ce format toujours ludique et convivial. Morceaux choisis de ce que les uns et les autres attendent de ces runs qui consistent à s’élancer comme sur un sprint entre deux bouées…

 

Romain Attanasio (Fortinet-Best Western) : « Le format des runs et du tour de Groix nous donnent la possibilité d’embarquer des partenaires. Ils sont comme en course, ils adorent. Ils hallucinent que les bateaux naviguent si proches les uns des autres. Et aujourd’hui, j’embarque aussi deux gamins du CNL, le club d’Optimist de mon fils Ruben. Et ce sera l’occasion de voir sur l’eau les nouveaux bateaux. On pourra prendre un peu la mesure des vitesses de chacun. Tout le monde dit, on n’est pas prêt, on va voir, mais dès qu’ils naviguent on voit que certains décollent dans vraiment pas grand chose. Dans les conditions d'aujourd'hui, le plus intéressant sera de voir qui décolle tôt !  Même si je ne perds pas de vue que pour le Vendée Globe cela ne veut pas dire grand chose. »

Charlie Dalin (APIVIA) : « C’est possible que sur certains runs, on décolle et que ça foile ! Et ce serait bien de voir les bateaux voler, notamment les nouveaux, dont on ne connaît pas encore les points points forts et les points faibles. Les runs, cela reste très court, c’est sûr qu’on apprendra plus de choses sur les 48 heures. Le but de la journée, cela reste d’embarquer des invités, et de voir les sourires sur les visages ! »

Szabi Weroes (Szabi Racing) : « Pour être sincère, je n’attends pas grand chose des runs, si ce n’est de m’amuser et de prendre du plaisir, dans la mesure où je ne peux pas rivaliser avec mon bateau d’ancienne génération face aux foilers capables d’atteindre des vitesses incroyables. Avec mon équipe, on ne peut pas être compétitif dans les conditions de reaching de ces runs de vitesse qui restent un exercice à part. Mais je suis vraiment curieux de mesurer les différentiels de vitesse d’un bateau à l’autre. Après les deux premières courses de la saison sur lesquelles j’ai rencontré des problèmes techniques, le bateau est désormais bien mieux préparé, et j’espère bien terminer la course des 48 heures. J’ai fait ma qualification pour la Route du Rhum la semaine dernière sur un parcours très similaire. Je suis bien rodé pour  naviguer et faire du mieux possible.  »

Nicolas Lunven (Malizia-Seaexplorer) : « On est encore en mode découverte à bord de ce nouveau bateau. Les conditions vont être plutôt légères aujourd’hui ; ce qui n’est pas le point  fort du bateau. Mais c’est toujours intéressant pour progresser. Cela nous met face à d’autres concurrents. C’est toujours bon à prendre, même si sur un bateau aussi neuf, il reste beaucoup de choses à faire, à finaliser et optimiser. On a pas mal bricolé à bord et c’est bien d’avoir ce type d’échéances sportives qui fixent un peu les choses. Derrière la Route du Rhum arrive très vite pour Boris (Herrmann) et The Ocean Race ne sera pas loin derrière pour tout l’équipage. Sur le runs, plus qu’aux résultats, c’est à la forme qu’on accorde de l’importance, avec un départ à prendre, un bateau propre, clair, en configuration ; et un équipage calé sur son mode en fonctionnement. »

Paul Meilhat (Biotherm) :  « Aujourd’hui, je suis plus dans l’état d’esprit de profiter du moment. C’est un exploit d’être là avec un bateau qui vient tout juste de toucher l’eau. On est très, très loin d’avoir un bateau prêt et abouti avec une job-liste qui va s’étaler sur plusieurs mois. On est là pour montrer le bateau, et continuer à  travailler dessus. Ce qui me fait particulièrement plaisir, c’est que mon équipe de The Ocean Race est là. Ce Défi Azimut nous donne une belle opportunité d’apprendre à se connaître. Pour les runs, on sera en équipage mixte. Je serai accompagné de Mariana Lobato, Amélie Grassi, Guilio Bartelli et de quelques invités. Cela fait huit mois qu’on bosse comme des fous, on est là pour se faire plaisir. C’est le début d’une longue et belle aventure ! »

Damien Seguin (Groupe Apicil) « Depuis un an, j’ai changé de bateau en conservant le même partenaire principal ce qui est important pour la continuité. Le team est basé à Lorient et on l’a enrichi, donc nous sommes dans une phase de progression. Le nouveau bateau  est plus performant et on va continuer à le faire évoluer avec comme objectif le Vendée Globe. Le projet est super sérieux, bien ficelé et là c’est super de se retrouver à Lorient. C’est la course à la maison et un peu la fête de la voile ! Nous avons beaucoup navigué cette année en avant-saison et au mois d’août. Je connais bien le bateau et je sais de quoi je suis capable. Groupe Apicil n’est certes pas le plus rapide avec ses petits foils ; mais en solitaire, il y a moyen de performer. Je suis en confiance et je n’hésiterai pas à tirer sur le bateau »

Tanguy Le Turquais (Lazare) : « J’arrive en IMOCA comme le petit nouveau qui vient de rentrer en CP dans une nouvelle école ! Mais les copains sont sympa et j’ai eu l’occasion de les croiser dans d’autres classes. J’ai fait le pari de lâcher il y a un an le confort du Figaro pour prendre mon costume de chef d’entreprise. Aujourd’hui, j’ai un bateau, une équipe, une histoire à raconter avec l’association Lazare et le fait d’être là, c’est super. Cet après midi, on va embarquer des gens de l’association, qui ont passé du temps , parfois jusqu’à 15 ans dans  la rue. Ils vont partager cette fête qu’est le Défi Azimut, je suis fier de ça »

Kevin Escoffier (Holcim-PRB) : « J’ai deux objectifs principaux sur ce Défi : m’étalonner par rapport à la concurrence et prendre des marques en solitaire à un mois et demi de la Route du Rhum. Nous avons annoncé qu’on courrait The Ocean Race en janvier, mais j’ai souhaité faire le Défi Azimut en solitaire car la prochaine échéance reste la Route du Rhum. Je crois que c’est faire les choses dans le bon ordre. Nous avons bien navigué à bord d’Holcim PRB mais il nous manque du temps pour qu’il soit 100% fiable. On a un premier guide d’utilisation, dont on est content. Les foilers sont rapides mais compliqués à utiliser en solitaire. Ils sont plus durs physiquement aussi donc c’est pour ça qu’on a cherché à faire un bateau qui passe bien dans la mer. »

 Maxime Sorel (V&B-Monbana-Mayenne) : « Je suis encore en apprentissage du dragon des mers. On s’est déjà fait une session d’un mois d’entraînement au Portugal pour essayer de se mettre en difficulté sur ce bateau, ce qui a été le cas, donc c’est très bien. Là, on vient pour se faire plaisir, faire plaisir aux partenaires, et bien sur essayer de bien figurer. Ca va être une épreuve de conduite et de vitesse pure, donc nous serons nécessairement en dessous d’équipes qui ont passé plus de temps sur leur bateau. Mais on voit que le bateau va bien, donc on a essayer de tirer dessus sans faire de bêtises. L’objectif reste le Vendée Globe, donc finir la Route du Rhum pour te qualifier et ça trotte nécessairement dans la tête et pousse à naviguer assez prudemment. »