230924AZM 1JML9455bd

L’édition 2023 de ce Défi Azimut - Lorient Agglomération marque un tournant pour l’événement multi-formats imaginé par Jean-Marie Corteville en 2011. En accueillant 34 IMOCA à Lorient La Base pour la plus grosse affiche de l’année, le Défi a montré qu’il avait l’envergure des grands rassemblements. Bilan d'une édition décoiffante !

C’est en 2018, ici-même au Défi Azimut, que Charal, plan VPLP premier du nom, avait réalisé les premiers décollages d’un IMOCA. Des images surprenantes qui avaient fait le tour du monde, et laissé d’ailleurs pas mal d’observateurs sceptiques… Cinq ans plus tard, le spectacle offert aujourd’hui par les skippers accompagnés de leurs invités en baie de Lorient était la plus belle démonstration que le progrès technique ne s’arrête jamais. En finale, les douze meilleurs IMOCA labouraient de leurs foils les eaux menthe à l’eau des courreaux de Groix et volaient entre 30 et 35 noeuds, livrant aux observateurs des images inoubliables. 

Des runs décoiffants et 48 heures de match au sommet

Charal, deuxième du nom, le plan Manuard lancé l’an dernier par Jérémie Beyou, épaulé cette année par Franck Cammas, ne remporte pas la finale mais signe le meilleur temps de la journée à 30,2 noeuds de moyenne. Une façon d’enfoncer le clou après sa victoire dans les 48H Azimut sur un parcours complet et dans des conditions toniques, idéales pour répéter ses gammes avant la Transat Jacques Vabre dont le Défi Azimut était qualificatif.

Mais l’histoire de cette 13ème édition ne se résume pas, loin s’en faut, au cavalier seul d’un concurrent : « La compétition est hyper serrée et on voit que dans toutes les conditions, les skippers n’ont pas peur d’attaquer. Trois ou quatre bateaux se détachent mais une bonne quinzaine navigue à très haut niveau » constatait ce soir Antoine Mermod, le président de la Classe IMOCA.

L’arrivée de foilers nouvelle génération, les Macif Santé Prévoyance (Dalin-Bidégorry) ou Paprec Arkéa (Richomme-Eliès), bouscule la hiérarchie et confirme que rien n’est acquis pour personne.  Y compris pour ceux comme Malizia-Seaexplorer (Herrmann-Harris) ou Biotherm (Meilhat-Lobato) qui ont disputé The Ocean Race et accumulé beaucoup d’expérience autour du monde. 

Certains, comme For The Planet (Goodchild-Ruyant), troisième, mais aussi Teamwork, l’ex-Charal mené par Justine Mettraux et Julien Villion qui terminent sixièmes, ont démontré que des bateaux un peu plus anciens mais très bien menés, pouvaient encore s’offrir de très belles performances. 

Les tandems mixtes étaient d’ailleurs à la fête sur cette édition. Sam Davies accompagnée au pied levé de son nouveau co-skipper Jack Bouttell termine cinquième. Quant à la jeune Violette Dorange, elle aura été l’une des sensations du Défi. Accompagnée de l’expérimenté Damien Guillou, la benjamine de 22 ans hisse DeVenir, l’ancien bateau de Jean Le Cam à la treizième place, en tête des bateaux à dérives pour ce qui est devenu par la force des choses une course dans la course. Et ce sont deux femmes On Board Reporter - Anne Beaugé pour la photo et Mathilde Fontan pour la vidéo - qui remportent le concours organisé comme chaque année par le Défi Azimut.

Seul point noir de ce joli bilan, le démâtage de Corum, sans explication pour l’instant, confirme que le mât des IMOCA reste leur fusible, sinon leur talon d’Achille. Une donnée qu’il faudra prendre en compte, vue la multiplication des courses qui attendent les skippers jusqu’au Vendée Globe 2024, l’épreuve qui signera la fin d’un cycle entamé à l’arrivée du précédant tour du monde en 2021.

De nouveaux visages et de belles rencontres

En parallèle des débats sur l’eau, les cinq conférences organisées dans l’auditorium de la Cité de la Voile Eric Tabarly ont été une nouvelle fois un temps d’échange riche avec l’écosystème de la Sailing Valley, et le public était au rendez-vous. 

Lancées dès mardi par un atelier sur l’intégration dans la Course au large à l’initiative de Groupe Apicil, elles se sont poursuivies toute la journée du vendredi. Bretagne Développement Innovation et Audélor organisaient trois conférences sur les questions de l’Intelligence artificielle appliquée au routage océanique, la progression des énergies décarbonées sur les IMOCA et les derniers développements du foiling, liés notamment à la Coupe de l’America. Chacune d’entre elles était l’occasion de profiter d’intervenants de haut niveau, puisés dans le vivier que forme la filière nautique bretonne, en pointe sur tous ces sujets.

Enfin, la présence de 500 enfants des écoles de l’Agglomération de Lorient et la visite de Tara en escale à Lorient, a encore élargi les horizons du Défi. « De ces cinq jours exceptionnels, je retiendrai le brassage de tous ces publics. Les skippers, leurs teams, les reporters d’images, tous ces nouveaux navigants, la présence des Pen Duick et de Tara, les très belles performances féminines dont celle de la benjamine de la course pour qui le Défi Azimut restera son premier souvenir d’IMOCA… Tout ça me réjouit et me fait dire que le Défi est un beau carrefour » disait ce soir Jean-Marie Corteville, débarquant du catamaran de la production vidéo Royale qui suivait les runs. Avec à la clef des images d’exception, la mémoire de ce Défi Azimut, qui continue à écrire sa belle histoire au fil des éditions.

 

 

Résultats : 

48 Heures Azimut : 

1- Charal (Jérémie Beyou, Franck Cammas)

2- Macif Santé Prévoyance (Charlie Dalin, Pascal Bidegorry)

3- For The Planet (Sam Goodchild, Thomas Ruyant)

 

 

Runs Azimut : 

Vainqueur de la finale : Paprec Arkéa (Yoann Richomme, Yann Eliès)

Meilleur temps de la journée : Charal (Jérémie Beyou, Franck Cammas)

 

 

Concours On board Reporters : 

- Photo : Anne Beaugé embarquée sur L’Occitane en Provence. 

- Vidéo : Mathilde Fontan embarquée sur Foussier Mon courtier énergie.