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En marge des compétitions sur l’eau avec un plateau jamais égalé, la 12e édition du Défi Azimut donne aussi lieu à une série de conférences sollicitant tout l’écosystème de la course au large...

En marge des compétitions sur l’eau avec un plateau jamais égalé, la 12e édition du Défi Azimut donne aussi lieu à une série de conférences sollicitant tout l’écosystème de la course au large réuni autour du territoire de Lorient La Base. Hier, dans l’auditorium de la Cité de la Voile s’est tenue la première de ces tables rondes et rencontres autour de la vaste question de la mer et des matériaux composites. Autour de la table, à tour de rôle : un skipper, un voilier, un spécialiste du calcul de structures, une représentante de la classe IMOCA, et trois universitaires. Trois questions à Christophe Baley, professeur des universités qui a concocté ce programme conçu pour aider à imaginer et nourrir les réflexions autour des matériaux composites.  

Cette première conférence à l’affiche du Défi Azimut — Lorient Agglomération, de quoi s’agit-il ?

« Plus qu’une conférence, c’est un colloque sur deux demi-journées, dont la première s’est tenue hier dans la cadre du Défi Azimut. On a réuni tous les secteurs et profité de l’événement pour montrer tous les acteurs qu’il y a sur le territoire de Lorient La Base. Ici, on est habitué à voir des IMOCA, mais pour certaines personnes, c’est une occasion unique de découvrir de tels bateaux, à la pointe  des matériaux composites. Il s’agit d’une initiative conjointe de l’IRDL (Institut de recherche Dupuy de Lôme), un laboratoire en lien avec le CNRS, de l’UBS, et de l’association savante des matériaux composites, l’AMAC. C’est la troisième fois qu’on organise nos colloques sous la forme d’entretiens qui posent un problème complet. Après l’avenir des composites, puis la question de la transmission, il s’agit cette année de se questionner autour de la mer et de ces matériaux »

Quels sont les objectifs de ces entretiens ? 

« L’objectif est de croiser les regards entre le monde académique et celui des entreprises et des industries. Et de favoriser des passerelles, des temps de dialogue entre les scientifiques et ceux qui développent de nouvelles technologies. Il est vrai que sur chaque thématique abordée, on pourrait consacrer une journée entière. Évidemment, on survole un peu, mais cela permet de picorer, et surtout d’ouvrir les perspectives et les horizons. La course au large reste une petite niche au regard de la richesse et de la diversité du monde maritime, mais c’est une vitrine qui attire beaucoup les regards ; et il y a derrière beaucoup de choses et beaucoup d’enjeux qui méritent d’être considérés.  L’objectif d’une telle journée, c’est avant tout d' interroger, d'interpeller. Nos sociétés évoluent tellement vite qu’on voit bien que nos technologies ne suivent pas ; et qu'on est en train de concevoir des choses sans avoir imaginé ce qu’on va en faire quand ce sera un jour un déchet. Il s’agit aussi de questionner les transferts de technologie qui méritent d’être imaginés, explorés… »

Les questions environnementales ont dû aussi nourrir vos discussions ? 

« Il y a forcément cette idée qu’on ne doit pas considérer la mer comme un terrain de jeu. L’océan est un monde vivant, un bien commun qui doit être respecté comme tel. Il ne s’agit pas de culpabiliser mais d’entraîner tout le monde pour nourrir une réflexion. En partant de l’idée que le monde de demain, c’est celui qu’on va inventer. On essaye de se mettre dans des scenarii d’un monde désirable. Dans le cadre du Défi Azimut, nous étions 132 personnes, en jauge pleine.  Hier, on a pris le problème de la construction des bateaux, en nous appuyant sur la possibilité d’organiser tout de suite des visites. Aujourd'hui rendez-vous est donné à l'UBS. On va prendre d’autres thématiques sur des questions très avancées, du type comment imaginer des biomatériaux assimilables en milieu marin… »