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Directeur de Course adjoint de Jacques Caraës durant les deux derniers Vendée Globe, Hubert officie sur le 12e Défi Azimut – Lorient Agglomération en tant que Directeur de course titulaire, secondé par Yann Eliès.

Profondément humain et connaisseur de la course au large, le Rochelais animé par le surf et la mer en général a répondu à nos questions sans détour. De quoi mieux connaître cet ange gardien indispensable à terre et comprendre le défi… du Défi Azimut.

 

Quel est ton parcours Hubert ?

« J’ai fait des études de langues orientales et rapidement, je suis parti en chine pour effectuer ma licence. J’ai adoré. A mon retour, j’ai eu vent d’une équipe chinoise sur la coupe de l’America, China Team, encadrée par des Français. Ils recherchaient quelqu’un parlant chinois pour faire le lien entre les Français et les Chinois. J’ai donc fait partie de cette équipe et ça m’a véritablement lancé dans le monde de la compétition à la voile. Ensuite, j’ai enchaîné sur la Volvo Ocean Race pour l’équipe Eriksson, en charge de la logistique pour les étapes asiatiques. Je suis Rochelais et j’ai toujours navigué à La Rochelle avec mes parents en croisière. Mon père travaillait au chantier Amel. J’ai fait beaucoup d’école de voile mais pas de filière fédérale, plutôt de la régate locale. À 25 ans, j’ai pris le large et mon expérience en Chine fut hyper formatrice et forte d’opportunités : Coupe de l’America, deux Volvo Ocean Race… J’ai poursuivi avec OC Sports pour les Extrême 40 pendant une année entière à Cowes sur l’île de Wight. »

 

Comment es-tu arrivé à la direction de course ?

« Denis Horeau  (Directeur de Course, ndlr) cherchait à étoffer son équipe pour la Barcelona World Race 2010 (tour du monde en double, ndlr) puis pour le Vendée Globe 2012. Je ne connaissais pas la classe IMOCA mais ces bateaux m’intéressaient. J’avais 30 piges, et j’avais envie de tout faire !

D’emblée, j’ai trouvé que technologiquement, ces bateaux étaient incroyables. Et puis, la relation terre-mer, l’exploit humain que cela représente, me passionnaient. Je ne connaissais même pas les skippers comme Jean Le Cam à l’époque !

De fil en aiguille, il y a eu la rencontre avec Jaco (Jacques Caraës, Directeur de Course du Vendée Globe entre autres courses, ndlr). Nous nous sommes très bien entendus. Nous étions et sommes toujours très complémentaires. C’était logique de continuer ensemble. Jaco avait le vent en poupe, je le suivais dès que je pouvais, tout en faisant d’autres projets, sur le Sail GP par exemple. New York-Vendée, Brest Atlantique… il m’emmenait dès qu’il le pouvait ! J’ai acquis pas mal d’expérience en tant qu’adjoint et travaillé avec les skippers, les météorologues. J’ai également fait beaucoup de large notamment avec Fabrice Amedeo, Giancarlo Pedote et Benjamin Dutreux. Ça continue encore !"

 

En quoi consiste le rôle de Directeur de Course ?

"Tu es un aiguilleur général. Pour pouvoir bien aiguiller, il faut avoir une vision globale des paramètres à prendre en compte : la sécurité, l’administratif, le sportif, le politique, la météo, la communication. Tu essayes que tous les sujets soient bien traités et qu’il n’y ait pas de coquilles. Il faut répéter ces schémas à chaque évènement, car chacun a sa propre identité. Il est donc nécessaire de s’adapter. Ce que j’aime, c’est l’humain, créer une relation directe avec les marins. Il y a des skippers que j’ai rencontrés pendant des courses, juste lors de nos échanges terre-mer. Et à l’arrivée, on est devenu amis ! C’est le cas avec Giancarlo (Pedote), Benj’ (Benjamin Dutreux) ou Maxime Sorel. L’idée sur une course au large est de ne pas être intrusif, être juste une oreille maritime à terre qui leur fait du bien."

 

Quelle est la difficulté sur ce Défi Azimut – Lorient Agglomération ?

"Elle est liée à la gestion des trois formats de course très différents. J’ai la responsabilité des départs et des arrivées et bien sûr, de la sécurité sur l’eau. Ensuite, il y a la partie spectacle où tout doit être fluide, juste et carré. Les sponsors adorent les runs et le tour de l’île de Groix, et les skippers veulent montrer que leur bateau va vite. Sur les 48h, la difficulté est d’être juste et bien placer les way-points en fonction de la météo notamment. Nous allons essayer de faire un parcours complet qui convient à tous. La bonne nouvelle et j’en suis ravi, c’est que Yann Eliès (triple vainqueur de la Solitaire du Figaro) sera là en tant qu’assistant. Il se positionne désormais pour faire de la Direction de course ! C’est mieux d’être à deux sur le Défi Azimut parce qu’il y aura près de 30 bateaux et cela devra tourner sans accroc !"