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Entretien avec Olivier Kerbrat, enseignant chercheur à l’école supérieure de Rennes et intervenant de la conférence dédiée à l'écoconception et l'écoperformance des bateaux de compétition.

Quelle est la vocation du projet Eco Sailing Design ?

« Le projet de recherche Eco Sailing Design est un projet collaboratif porté par Eurolarge Innovation et l’Université de Bretagne Sud qui partagent des axes de recherche pour l’analyse environnementale des filières économiques et notamment pour la voile de compétition. Le projet a pour vocation d’accompagner la filière dans sa transition écologique en permettant, à l’aide d’outils d’analyse originaux, une meilleure compréhension des impacts environnementaux liés à la conception de bateaux et un meilleur arbitrage dans les choix de design.  Onze entreprise bretonnes spécialisées sont impliquées dans ce projet et participent ainsi à faire évoluer la filière. »

 

En quoi l’écoconception est un enjeu majeur pour la filière aujourd’hui ?

« On ne peut plus aujourd’hui faire l’impasse sur l’impact environnemental lié à la conception des bateaux de course. Que penser d’un bateau tout en carbone qui ne fera qu’un seul tour du monde ? Être capable de concevoir un bateau ultra-performant sans forcément y associer un bilan carbone hors-normes, le tout en maîtrisant les coûts est un enjeu majeur pour toutes les parties prenantes de la voile de compétition : les sponsors, les skippers, les bureaux de calcul, les architectes et le grand public. L’écoconception intègre et transforme progressivement la filière, comme on a pu le voir avec l’évolution de la règlementation IMOCA en 2021. »

 

 La filière voile de compétition est-elle prête à opérer sa transition écologique ?

« Comme pour tous les sports de compétition, la filière voile de compétition est prête à innover. L’innovation étant un instrument clé pour la recherche de performance. Dans ce contexte où la transition écologique des filières opère et se généralise, l’innovation ne peut plus, dans ce cadre, ne servir que la recherche de performance. Il faut aller vers des alternatives, explorer de près ce qui peut être conçu avec des matériaux et procédés alternatifs et moins impactants. Il faut aller vers cette compréhension fine des impacts environnementaux pour pouvoir les intégrer dans une logique d’innovation. Pour ce faire, la voile de compétition est un fabuleux laboratoire d’expérimentation, ce qui est développé pour les bateaux de compétition sert également la filière plaisance et peut ainsi permettre l’implémentation de procédés eco-performants à plus grande échelle. »