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Dans un vent de nord soutenu, les 28 IMOCA ont avalé le golfe de Gascogne et fondu sur le way point 1 avec trois heures d’avance sur les prévisions pour les leaders. La brise plus irrégulière le long de la côte espagnole n’est toujours pas propice au repos mais la hiérarchie dans les deux classes est clairement établie.

Les deux Charlie - Dalin sur Apivia et Enright sur 11th Hour Racing Team - ont un petit matelas d’avance sur leurs poursuivants directs avant d’attaquer la remontée au près qui s’annonce plus laborieuse, mais aussi plus tactique.

Echos de la nuit :

Maxime Sorel (V and B - Monbana - Mayenne) : « J’ai eu un bon début de course, même si j’ai eu quelques soucis de pilote dans la nuit. J’ai réussi à trouver une solution un peu alternative. Cela barre beaucoup moins bien, mais ça barre quand même, c’est l’essentiel. Je découvre un peu le bateau. J’ai quelques concurrents autour, cela permet de travailler la vitesse et les réglages , je suis très content. Au départ, je ne pensais pas me trouver si proche du peloton de tête, c’est que du plus, je prends ! Mais la course est loin d’être finie, il faut s’accrocher…
On est resté sous J0 toute la nuit. Il y avait un changement à faire en bas pour passer sous grand gennak’, mais pour trop peu de temps, donc je pense que personne ne l’a fait. Après le vent oscillait pas mal en approche de la bouée (Azimut 1), avec pas mal d’empannages à faire. J'en ai fait qu'un. D’autres en on fait plusieurs, mais ils ont dû perdre du temps. L’empannage n’était pas si simple à caler avec les angles de vent. Et là, on est tous sous J2 sur un gros bord de reaching avec pas mal de vent. On a une vingtaine de nœuds, contre 14 prévus. Et là, il vient de tomber complètement, on a plus que 10 nœuds. Il y a quelques grains qui nous demandent d’être constamment sur les réglages. Je n’ai pas beaucoup dormi, et je suis un peu cramé après un début de course bien sollicitant. J’aurais pu mieux me reposer si je n’avais pas fait de départs au tas à cause de mon pilote. Au petit matin, au lever du jour, il y avait entre 16 et 19 nœuds et j’ai fait des pointe de vitesse  entre 29 et 34 nœuds. Le dragon soufflait fort, mais j’en prends soin ! » 

Charlie Enright (11th Hour Racing Team) : « La première nuit était parfaite avec des conditions agréables et une mer qui ne posait pas trop de problèmes pour aller vite. Tout l’équipage a été sollicité pour les changements de voiles. Nous sommes passés sous grand gennaker, ce qui était la bonne combinaison pour la fin du bord. Nous naviguons souvent plus bas que les bateaux en solitaire car nous régulons en permanence avec toujours quelqu’un à l’écoute. Actuellement, nous sommes dans une transition avec un vent plus plus irrégulier. Nous avons viré après la marque pour retrouver une meilleure pression à gauche, nous nous appliquons à naviguer au mieux. Il y a toujours de petits détails à améliorer mais globalement, nous sommes très contents de ce début de course. »

Tanguy Le Turquais (Lazare) : «  J’ai passé une super nuit, c’était incroyable ! Je découvre le bateau en mode course ; et en solitaire. Cela me change un peu du Figaro. Au début, je regardais les vitesses de tout le monde, pour voir qui gagnait ou qui perdait 0,1 mille ou 0,1 nœud de vitesse. Mais j’ai vite compris que ce n’était pas le même mode et qu’il fallait changer de repères et qu’il fallait d’abord faire avancer du mieux possible son bateau. 
J’ai pris beaucoup de plaisir cette nuit au portant. Je me suis régalé, j’ai fait des belles manœuvres. J’ai trouvé mon rythme.
Là, on progresse vers Azimut 2 dans un vent un peu instable. Je découvre la joie de la régulation en IMOCA, c’est assez physique, mais tout va bien à bord. 
Cette nuit, j’ai fait assez peu de manœuvres, j’ai plutôt bien géré pour faire le moins de changements de voiles possibles. Je pense que je fais partie de ceux qui ont envoyé le grand gennak’ le plus tôt hier, en fin d’après-midi ; et j’ai glissé un peu sur la route. Ce n’était pas forcément la meilleure stratégie. Benjamin Ferré, mon concurrent direct avec des dérives droites, a été un peu plus haut, sans doute sous Code 0, une voile que je n’ai pas. J’ai été plus conservateur. Mais il n’est pas très loin devant. La remontée va être intéressante. Et Damien (Seguin), l’ancien propriétaire de mon bateau, est juste derrière. Cela veut dire que je ne suis pas complètement à côté de la plaque et c’est génial d’être dans le match, même si j’ai encore beaucoup de choses à apprendre.

Là, le bateau n’avance pas, va falloir que j’aille au boulot ! Je n’ai pas beaucoup dormi, je me suis juste assoupi quelques minutes dans le cockpit. Je dormirai quand on fera du près… Là, faut que je retourne régler le bateau ! »